Bolivie : Tant que l’émerveillement nous portera

Les couleurs du couvent d’Arequipa, le bleu du ciel de Potosi et celui du lac Titicaca, les arcs-en-ciel des drapeaux indiens et ceux des jupes des Cholitas, le blanc des cimes enneigées et l’éblouissant sel de Uyuni.

La senteur des fleurs de l’Isla Del Sol et les effluves des herbes de pampa des hauts plateaux, les odeurs des fruits du marché d’Urubamba et celles des soupes épicées d’Agua Calientes.

La douceur du soleil de Sucre et les brûlures du désert de Uyuni, les gifles du vent d’altitude du Chacaltaya, la brise sur le mont Kili Kili et un coucher de soleil sur La Paz.

Le goût de l’avocat et du fromage mélangés dans la bouche, la saveur des bananes, des papayes et des anones des vallées, celle du piment et de la truite des lacs d’en haut.

La vie nomade et le mouvement perpétuel, les godillots et les sacs à dos poussiéreux, les déménagements nocturnes et les portes des auberges fermées au petit matin.

Les bus, les vans, les avions, les triporteurs, les taxis officiels, les voitures, les taxis clandestins, les routes de montagnes, les sentiers de terre et de poussière, les routes de la mort sans parapet, sans espoir de retour en cas de chute, les pistes sans oxygène.

Nous sommes rentrés. Nous venons de rentrer et déjà tout cela nous manque terriblement. C’est ainsi. Nous sommes un peu rentrés. Encore beaucoup en Amérique du Sud. C’est ainsi.

Il y a peu, lorsque nous faisions une pause en haut du Huayna Pichu avec quelques compagnons d’ascension, nous demandions alors si l’un ou l’autre avait une idée de son prochain voyage. La question pouvait paraître absurde, chacun vivant déjà à ce moment précis une formidable aventure. Pourtant ce jour là, on entendit des noms de toutes les régions du monde s’élever dans les airs. Dans les nuages, dans les brumes du Machu Picchu, jaillissaient des promesses de pays colorés, d’aventures exaltantes, des éclats de rires francs et joyeux. Chacun savait bien qu’il recommencerait. Tant que la curiosité et l’émerveillement les porteraient, ils recommenceraient…Ce sont ainsi les derniers mots de cette histoire.

Merci à vous pour le temps consacré à voir et lire nos courriers. Tout peut maintenant passer au fond de la corbeille. Puisque désormais, ces richesses exceptionnelles sont gravées dans nos têtes. Nous étions chasseurs de trésors et c’est bien cela que nous avons trouvé.


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