Sri Lanka : Une affaire urgente

Sauter dans un tuk tuk le matin aux heures fraîches, un roti, le pain sri lankais, dans le ventre.

Lancer nos sacs à l’arrière d’un bus déjà trop rempli. Accepter une place sur la banquette arrière, gentiment offerte par nos nouveaux voisins de route qui se serrent. Et ainsi coincés sans autres espaces que celui de pouvoir gonfler sa cage thoracique pour respirer un peu de temps en temps, rouler pendant des heures, s’accrocher au genou d’à côté pour ne pas finir dans la travée, un filet de sueur dans les yeux et une musique locale dans les oreilles à vous crever les tympans.

Se fiche des désagréments. Rouler, rouler, rouler !

S’emparer d’une bourgade nouvelle jamais conquise par nos yeux. Poursuivre l’exploration à vélos. Ou plutôt à bicyclettes. Les toutes déglinguées, celles qui couinent et qui ne freinent pas, qui donnent des allures de crapauds parce qu’on ne peut pas monter la selle. Les tapes culs, les machines à souvenirs, les plus belles bicyclettes du monde.

Après les slaloms et les courses avec les tuk tuk, découvrir les temples du 11e siècle du royaume de Polonnaruva. Pieds nus, la plante des pieds brûlées par le sable, s’émouvoir devant la beauté d’un stupa de briques, de bouddhas sereins, d’éléphants gravés à jamais dans la pierre. Par une chaleur accablante, allongés sous un cocotier, se gaver de quelques bananes au milieu des macaques envieux et sous le regard de quelques Sri Lankais surpris.

Et puis repartir, rouler, rouler, rouler tant que la bicyclette roule !

Avant la nuit, continuer à pied, se ravitailler dans un marché, en fruits et galettes. Jouir des couleurs, des sons, des odeurs. Prendre toutes les émotions en bloc, ne surtout rien trier, se fondre dans la foule et casser sa montre pour perdre un peu plus la notion du temps.

S’asseoir sur une chaise branlante en plastique pour observer les derniers rayons de soleil, plongeant dans une rizière. Penser encore une fois à la journée passée. Rentrer dans la chambre, éreintés, ravis.

Consulter son calendrier à la page du jour. Lire dans la colonne des affaires urgentes :  » Passer une belle journée « 

Jeter un œil furtif à la date du lendemain. Et puis y lire :  » Recommencer « .

Dormir.


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