
Le dimanche matin à Dubrovnik, on entre dans la vieille ville par la porte Pile avant d’arriver à la fontaine d’Onofrio. On y remplit nos gourdes d’eau fraîche tandis que le soleil annonce déjà les heures chaudes. La brise de mer s’insinue dans la cité par toutes les portes qui donnent sur la coursive courant le long du port, et chante dans les ruelles étroites. Une artère principale qui mène au palais Sponza et à la cathédrale coupe la ville en deux. De part et d’autres, d’étroits escaliers distribuent les ruelles hautes, refuges des chats et des courants d’airs. Ici on débusque dans les labyrinthes de pierres calcaires, les secrets gardés par les portes cochères, les mystères à l’ombre des arcades et surtout les points de vue fabuleux.




Le dimanche midi en Adriatique prend des allures de déjeuner sur l’herbe. Des pins et le chant des cigales sur un promontoire rocheux plantent un décor méditerranéen. En contrebas, une chapelle de bord de mer et des baigneurs qui rivalisent de prouesses pour séduire des baigneuses indifférentes. On s’endort parce qu’il fait chaud et qu’on a certainement avalé trop de raisins.


Le dimanche après-midi par delà les fortifications, on grimpe sur la colline voisine car tout est relief autour de nous. On croise des quartiers résidentiels charmants peuplés de cyprès, de tonnelles ombragées croulant sous la vigne et de paisibles promeneurs, une serviette roulée sous le bras, se dirigeant vers la côte. On redescend sur le port moderne qui abrite des yachts de luxe démesurés, beaux, tristes et vides. Fin de journée, fin de promenade au bord de l’eau.

La vieille Dubrovnik, la grande rivale Adriatique de Venise, qui avait vécu plus d’un siècle sous domination de la République des Doges, qui avait connu un tremblement de terre terrible, qui résista habilement à la pression Ottomane, au joug Austro-hongrois, aux assauts Napoléoniens et envoya des marins réputés célèbres pour leur valeur maritime aux confins du monde, qui déclara son indépendance sous les bombes des voisins il y a une trentaine d’années, Dubrovnik, l’ancienne Raguse, qui élève encore aujourd’hui ces hautes murailles face à la mer Méditerranée nous avait confié les clefs de la citadelle de légende toute cette journée et ce fût un beau voyage.





Le dimanche, le soir, on récupère nos sacs dans un coin du port de Dubrovnik. Un bout de pain, du raisin et un morceau de fromage constituent nos provisions. On file à la gare routière, on tape au carreau du premier bus. Le chauffeur impassible nous demande où nous allons. Nous sommes fatigués, dans quelques heures il fera nuit, il faut partir maintenant. Nous voulons retrouver la vitesse et la joie des envols.
Peu importe où ce chauffeur va, puisqu’il nous y emmènera et qu’il est une promesse de départ. Nous voulons ce soir prendre toutes les routes et à toute vitesse ! Nous voulons une vie au lance-pierre !

18h00, on a rendu les clés de la cité, nous quittons Dubrovnik.
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